La critique d'une des idéologies du démocratisme est toujours ambiguë, car se plaçant nécessairement sur le terrain du capitalisme, donc sur une option réformiste, même si elle prend une forme radicale. En cela, tout discours est inutile, superflu. Au final, seul le mouvement historique comptera, et il se passera de nous et de nos discours, puisque nous serons morts. Ces textes ne seront plus qu'un témoignage de nos gesticulations pour comprendre par quel processus notre humanité nous échappe, et c'est très bien comme ça.
"On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie que par des miradors"
Soljenitsyne
Septembre 2013
Le sexisme est l’idéologie la plus pernicieuse, la plus difficile à débusquer qui soit. Elle a tellement imprégné nos mentalités, elle s’insinue dans tous les plis et replis de notre cerveau, de notre perception du monde, elle fait tellement partie de notre personnalité qu’il est impossible d’en déjouer seul les pièges, ni même d’en percevoir les méandres sans l’appui de l’autre sexe. C’est pourtant l’idéologie mère de tous nos malheurs, celle qu’il nous faudra abattre impérativement si nous ne voulons pas tomber dans les pièges qui jalonnent le chemin.
Le langage, évidemment symptomatique, est le premier obstacle qui cogne à la porte.
L’affirmation qu’une femme meurt tous les trois jours (dans notre beau pays de France) sous les coups d’un homme ne surprend personne, tout le monde s’en fout. Si j'affirme que deux enfants meurent par jour sous les coups de ses parents, tous nos beaux esprits, représentant l’intelligentsia triomphante s’en battent le coquillard. On en parle une fois par an, pour bien aseptiser le problème, et c’est tout. Il s’agit pourtant d’un véritable phénomène de société, terriblement révélateur de notre manière d’envisager la relation homme-femme, adulte-enfant qui est la base de l’humanité en devenir.
Et ce n’est pas rien.
Si on approfondissait l’analyse, si on additionnait les chiffres des incestes, des viols, des actes de pédophilie à ceux de ces meurtres et différents actes de violence, la réalité de notre triste sexualité nous sauterait au visage. Les remises en questions de cette malheureuse virilité seraient telles que nous ne pourrions plus envisager le monde sur les bases d’un tel massacre. Quant au silence autour de ce massacre, lui aussi est révélateur.
La remise en question personnelle est si complexe, si étendue, que l’un(e) n’ira pas (ne pourra pas aller) sans l’autre.
Il ne s’agit pas là du bête machisme mille fois dénoncé, ni de la prétention de la femme à être l’égale de l’homme dans tous les domaines, revendication bien naïve et faussement radicale. Comment la femme pourrait-elle atteindre ce but dans un monde créé par l’homme et pour l’homme, sinon en niant sa spécificité ? Ces femmes alibis, ayant par avance renoncé à leur véritable identité, quel résultat peuvent-elles espérer, sinon le piètre spectacle que nous offre les femmes travelos qui parsèment les conseils d’administrations, les centres de décisions qu’ils soient politiques, économiques ou autres. Et ce but est-il réellement enviable, lorsque l’on observe la catastrophe qui nous submerge ?
Le féminisme, dans sa revendication d’égalité entre la femme et l’homme, se présente comme le SDF revendiquant l’égalité de ses droits avec ceux d’un François Pinault. Le démocratisme, dans sa largesse, lui octroie (du moins sur le papier). Mais à quoi peut lui servir cette égalité dans le monde marchand ? Le féminisme, dans sa revendication d’égalité à l’intérieur du cadre marchand se condamne à l’impuissance, et dans la perspective de sa sortie, se condamne à sa destruction. Le féminisme, issu de la merde machiste, lui même idéologie annexe du démocratisme, ne saurait qu'exprimer imparfaitement et incomplètement des revendications bien réelles, sans jamais les satisfaire.
C"est la perversité du démocratisme de présenter les luttes légitimes comme siennes, afin de mieux les réduire en bouillie marchande.
Il s’agit de l’épanouissement de l’homme et de la femme dans une complémentarité assumée.
C’est dans le lit qu’il faut fouiller, c’est dans le comportement sexuel qu’il faut enquêter, pour enfin comprendre cette soif de puissance jamais assouvie de l’homme. Cette peur de ne pas être à la hauteur, comme s’il y avait une hauteur, qui mène l’homme à combattre des moulins à vent. Cette soif de pouvoir, qui se transforme en soif de mort, dans la crainte éternelle de ne pas bander, d’être trop court, trop flasque, et finalement ridiculement peu viril.
C’est précisément la remise en question des hommes, parce qu’ils sont dominants, qu’il faut mettre en exergue. Impossible de mettre l’oppresseur et l’oppressée dans le même sac, même si l’oppressée est, en dernière analyse, complice de son oppression.
Car enfin, ce sont les hommes qui mènent le monde (à sa perte), ce sont les hommes qui font la guerre (militaire ou économique), ce sont eux qui tuent, violent et torturent sans relâche depuis des siècles. Cela ne mériterait-il pas une petite remise en question ?
Qu’est-ce que les hommes ont à apprendre des femmes ? Rien de bien extraordinaire, mais tout d’essentiel. Si l’énergie, la puissance des hommes communiaient avec l’intelligence, l’ouverture, la volonté des femmes, l’avenir serait à portée de main. Si l’homme est dans le perpétuel déni de la part féminine de son humanité, aucun dialogue véritable ne sera possible.
C’est avec condescendance, nuancée d’une pincée d’admiration, que la société accepte les écarts sexuels de notre soi-disant élite, que ce soit la consommation de prostituées (Strauss-Kahn), les pratiques pédophiles (Frédérique Mitterrand, Jack Lang), pour ne parler que des derniers scandales qui ont émergé. La mafia tient les réseaux pédophiles, les utilise pour corrompre et faire chanter les politiques, dans un vaste système d’influence et de pouvoir. La loi du silence, la corruption, l'intimidation et la connivence font le reste.
https://www.youtube.com/watch?v=qMWFH7kxR3g
Si un homme, quelle que soit sa fonction, considère son désir du corps de la femme comme une priorité sur la relation qu’ils pourraient instaurer, alors tout est faussé, tout est perdu. Comment peut-il, s’il refuse d’envisager une communication véritable avec la femme, quelles que soient les remises en cause pour y parvenir, prétendre s’occuper des affaires du monde sans enclencher de catastrophes, alors qu'il est incapable d'entrer en relation avec la moitié de l'humanité ? S’il n’a pas atteint ce minimum de connaissance de soi, qui lui permette une réelle relation à l’autre (sexe), il sera incapable de s’appuyer sur d’autres valeurs que celles qu’on lui a insufflées depuis son plus jeune âge, c'est-à-dire la domination, la force, et l’humiliation du subordonné, de peur de se retrouver un jour à sa place, valeurs souvent intériorisées par répétition d’un vécu traumatisant. Car la domination, quelle qu'elle soit, est motivée par la peur non dite d’être dominé, puisqu’il n’existe soit disant pas d’alternatives.
La compréhension du fait que le désir masculin est un désir masculin, et non pas féminin, est un préalable pour tout progrès de notre société. Que la femme ose afficher sa différence à la face de l’homme sera un premier pas pour notre mutuelle compréhension. Que l’homme accepte cette différence lui permettra de dépasser le conditionnement millénaire subit, et la réalisation pleine et entière de sa masculinité. Que la femme refuse de plier, qu’elle assume sa féminité comme essentielle dans son rapport à l’homme, c’est à dire qu’elle sorte de la dualité « mère ou putain », qu’elle dénonce la soumission aux fantasmes masculins au lieu de la revendiquer comme signe extérieur de libération, et notre société basculera vers un avenir enfin apaisé.
Nous en sommes loin.
La pornographie, comme les drogues ou l’alcool, est une arme de soumission massive. Manipulation des masses dans la recherche d’une sous sexualité brutale et mécanique, la recherche de l’orgasme par le visionnage de films pornos sonne le glas de l’amour. L’extension généralisée de la pornographie accessible à tous et surtout aux plus jeunes instille honte et impuissance dans les esprits. Le spectacle du sexe hyper cru traumatise les plus fragiles et conditionne les autres. En se réfugiant dans le visionnage du porno, l’individu renonce à établir des liens réels avec l’autre, et quand il y parvient malgré tout est dans l’impossibilité de nouer des rapports simplement humains, ayant perdu les codes et la spontanéité d’une relation saine débarrassée des injonctions marchandes.
Au déferlement du porno répond le voile islamique. L’homme, devant la perte de ses repères traditionnels, s’égare dans une sexualité qu’il retourne sur lui-même (homosexualité).
La femme, dans son désir d’exister, singe l’homme. La femme, en mimant l’homme, en cherchant à faire son trou dans le système actuel, court après un leurre sans espoir. Soit elle «réussit» dans son entreprise et elle est condamnée à se renier, soit elle se heurte à l’impossibilité de concurrencer l’homme sur son terrain. Dans les deux cas, la trajectoire est court-circuitée, avortée. Le drame vient du fait que le système capitaliste, en s’appropriant ces combats légitimes, les dénature, les vide de toute substance afin de mieux brandir sa victoire à nos yeux incrédules. Le piège, mille fois répétés, fonctionne encore et encore.
Dominant dominé, couple infernal à la dynamique de mort, peur du pénis toujours trop mou dans une compétition sexuelle omniprésente, dictature du plaisir affiché, tous ces concepts nous mènent à refuser l’ouverture nécessaire à l’autre.
Les soi-disant révolutions sexuelles, la soi-disant libération de la femme sont des leurres dans lesquels toute une génération s’est vautrée. La pilule, prétendument conquête de la femme, a en finalité rendu la femme perpétuellement accessible au désir de l’homme, consommable à merci, en supprimant les contraintes dues aux grossesses non désirées. Le piège s’est refermé sur elle en la culpabilisant. Ainsi, celle qui se refuse ne peut être qu’une triste mégère, désespérément frigide. Voilà la marque infamante, la tare moderne : ne pas répondre ipso facto au désir de l’homme, le petit doigt sur la couture du pantalon, dernier avatar d’une libération affichée, mais insignifiante. L’accusation infamante de « fille mère » a été remplacée avantageusement par celle de « peine à jouir » ! L’accusation évite à l’accusateur toute remise en cause, et surtout elle élève encore un peu plus le mur qui sépare homme et femme.
Cette affirmation publique et obligatoire de la jouissance, sous peine de non existence, explose les frontières de la pudeur, valeur qui se voit taxée de ringarde et réactionnaire. Dans son désir de s’affranchir des tabous, l’idéologie de la libération sexuelle confond exhibition et libération. Dans sa volonté d’éradiquer toute discrimination, elle nivelle tout dans une infâme bouillie, exposant aux yeux de tous ce qui relève de l’intime, répétant à l’infini une sexualité mécanique, sans sens et sans saveur, condamnée à l’insatisfaction, à la poursuite effrénée d'un orgasme à jamais inassouvi.
La séparation, la désunion des sexes fait parti de la stratégie du démocratisme. Après avoir longtemps organiser la domination de l’homme sur la femme, le capitalisme a fait mine de libérer les femmes de ce joug en les mettant au boulot, c'est-à-dire en les exploitant, mais sans renoncer à diviser pour régner par un salaire moindre que celui des hommes.
Le féminisme, quelque soit la justesse de ses revendications, se place dans la perspective du monde marchand, ce qui le condamne à des victoires partielles, c’est à dire à une défaite totale, et à une vision de la relation femme/homme comme parachutée de nulle part. Le lien entre cette situation de domination masculine et le monde marchand est effacé, inexistant. Parce qu’effacé, il peut s’épanouir, puisque le féminisme accompagne le monde du spectacle inversé en tentant de l’améliorer. C’est pourquoi les mediat s’en emparent, et ovationnent les féministes, des suffragettes aux « me too ». Le combat des femmes doit aboutir à une société plus juste, c'est-à-dire à une société où l’exploitation de la femme par la femme, puis celle de l’homme par la femme et vice versa, n’aura rien à envier à celle de l’homme par l’homme.
L’indistinction des humains est un projet d’exploitation.
Tant de luttes et de souffrances féminines doivent-elles nécessairement aboutir à une équipe de football en jupons ?
https://www.youtube.com/watch?v=ORJsEMesvVA&app=desktop
Au fur et à mesure que les femmes acquièrent un statut égal à celui de l’homme, elles perdent par pans entiers leur féminité. Il s’agit une fois de plus d’adapter la femme au monde marchand, et non de bouleverser ce monde pour permettre l’épanouissement de l’humanité, dans ses deux composantes femme et homme. La progression pilule, avortement, pma, gpa, congélation des ovocytes, la revendication d’un enfant quand elles le veulent, avec ou sans homme, correspond parfaitement aux dessins du démocratisme. Que la femme subordonne son droit d’enfanter naturellement à sa carrière lui confère l’égalité avec les hommes au prix du renoncement à l’essence de sa féminité. Le piège se referme sur elle, en croyant se libérer des contraintes de la grossesse pour « convenance personnelle », la femme vaut un homme, elle peut bosser sans horaires et aller boire un coup avec ses potesses pour parler du foot féminin et de la lourdeur des hommes sans avoir d’enfants à chercher à la crèche. Bref, se rétamer dans une aliénation similaire à celle d’un homme, certes plus satisfaisante que la condition féminine du 19° siècle, mais absolument pas émancipatrice de l’oppression marchande, et donc indirectement absolument pas créatrice d’un équilibre sexué.
Qui va jeter la première pierre, quand les luttes existantes n’existent que dans l’impossibilité historique du renversement nécessaire ?
L’homme, quant à lui, a depuis longtemps renoncé à la dignité d’une relation belle et juste, confortablement assis sur ses piètres privilèges et pouvoirs. Bien malgré lui, l’histoire lui donne raison car cette relation est impossible au sein du monde marchand. C’est l’éternelle question du réformisme/révolutionnarisme : toujours se battre pour améliorer sa condition d’humain dans le cadre imposé, sans jamais perdre de vue que nous n’échapperons pas à la nécessité de renverser ce cadre pour retrouver notre unité d’humain.
Les révoltes des femmes se refermant sur les mollets du démocratisme, le machisme de papa est abandonné, puis condamné, pour être remplacé par l’indistinction des sexes, nouvelle façade de cette idéologie des séparations. L’indistinction sexuelle, agrémenté de « théories du genre », ouvre de nouveaux marchés, donc de nouveaux profits, tels ceux de la procréation artificielle, ce qui représente un achèvement dans la réification de l’humain, tout en déstructurant définitivement la psyché de l’individu et ce qui restait de la communauté humaine . Comme toujours, la réussite de l’entreprise dépend de l’identification du populo aux idées nouvelles, ce qui est assuré par un bombardement de propagande promotionnel de l’homosexualité, puis de la transsexualité, pour enfin aboutir en apothéose dans l’intersexualité.
Le sexisme nouveau est arrivé ! Le machisme est mort, vive la théorie des genres ! La confusion des sexes, le refus de leur spécificité, avec ses contraintes, ses exigences et ses potentialités infinies, sont la nouvelle parure d’un sexisme mortifère. La négation et le rejet de la différence trouvent leurs racines dans les ersatz des plus lointaines civilisations (la bible et son refus de l’altérité, le rejet des autres par une classification divine du pur et de l’impur, du sacré et du profane, du souillé et de l’immaculé…). Les nouvelles idéologies, parées du voile des droits égaux pour tous, nient toute différence comme étant discriminatoire au lieu de les appréhender comme une richesse. C’est ce refus de la réalité, des faits têtus, qui entraîne toute une génération dans l’apologie de l’homosexualité, puis de la transsexualité, (après un court passage de la revendication du droit à la sexualité des enfants, c'est-à-dire de la pédophilie ou du droit des adultes à abuser des enfants, passage finalement dénoncé comme l’un des pires crimes modernes) et d’ériger en tabou toute critique de ce nouveau modèle.
La théorie du genre, dans sa volonté d’abolir les stéréotypes sexuels, lutte idéologiquement contre un réflexe naturel chez tout être humain : voir sa progéniture dans un accomplissement de son humanité, dans la réalisation de ses manques et la correction de ses erreurs, et non pas dans un bouleversement de son essence. En ayant la prétention d’effacer un conditionnement séculaire, en prétendant accéder à une éducation sans tabous, offrant le choix à l’enfant entre le vide et le néant, dissociant sexe et genre, cette théorie détruit tout repère et déstructure les fondements mêmes de sa personnalité. L’enfant, face à un panel de possibilités toutes équivalentes, informelles et indistinctes, se trouve dans l’impossibilité de se construire, et de s’affirmer dans la contestation des valeurs que lui inculquait l’éducation traditionnelle. Cette contestation, particulièrement aiguisée pendant l’adolescence, est paradoxalement indispensable à l’assimilation et au dépassement générationnel de ces valeurs. Pour pouvoir développer son sens critique, il est nécessaire d’avoir quelque chose à critiquer, ce dont lui prive le nouveau modèle proposé à l’enfant : ordre sans hiérarchie (de maître à élève, etc), sans distinction (entre père et mère, homme et femme, etc). Modèle non ordonné, où tout se mélange, tout se vaut et tout est flou, sans saveurs et sans points d’accroche. Ici se situe l’idéal du nouvel humain déshumanisé, dans l’affirmation qu’un père vaut une mère, qu'une mère est un père (et vice versa), parent 1 et parent 2 (puis 3 et 4...) hurlant au nom de l’égalité des droits. L’égalitarisme, l’interdiction discriminatoire, engendre un totalitarisme indifférencié et accompagne ce que Debord appelle le capitalisme spectaculaire marchand diffus.
Le rejet des tabous se vit et se montre comme libérateur, mais il n'est jamais accompagné d'une réflexion sur le pourquoi de ce tabou, d'une compréhension de ses rouages cachés, ce qui est pourtant le point de départ d'un véritable dépassement de cet ancien code moral, qui demande effectivement une réinterprétation régénérative. Le déni du lien entre enfantement et maternité, la revendication du lobby homosexuel à l’homoparentalité, outre qu’il propose aux yeux de tous un modèle de société sans futur possible, ne tient aucun compte du droit des enfants à une éducation sexuellement différenciée (ou plus simplement à une mère et un père), ni des devoirs (revendiqués ou non) de la mère et du père envers l’enfant. Quand la confusion des esprits est organisée au point de défendre le « droit à l’enfant » pour les couples homosexuels comme une conquête sociale, une revendication à l’égalité des droits, le but ultime de suppression des repères, de déshumanisation, de marchandisation des corps n’est pas loin d’être atteint. Quand la science permet à l’homme de s’affranchir de l’autre sexe pour se reproduire, ce sont les fondations de l’humanité qui sont mises en question.
Il est fort possible que le démocratisme, dans un ultime spasme, réunifie hommes et femmes en gommant leurs différences, niant leur spécificité dans l"unité factice du genre, dans l'indistinction marchande. Triste humanité hyper sexualisée, mais monochrome et indifférenciée.
La reproduction par clonage, la sélection des fœtus, gamètes et autres achèvent le processus de marchandisation du corps humain, toujours sous couvert de la liberté individuelle et du droit à l’égalité. Dans son projet global d'extension de la marchandise, le capitalisme pourchasse tout espace de gratuité, de solidarité où l'argent ne trouve pas sa place. En cela, la famille, en tant qu'un des derniers bastions de rapports non marchands, doit être disloquée, puis détruite.
Les projets d’humanité améliorée portent en eux l’eugénisme, comme le capital porte en lui la guerre. L’élite mondialiste, dans son délire d’auto-reproduction contrôlée, sera un jour ou l’autre confrontée à la masse des humains ordinaires et ingérables. La solution qu’elle adoptera, si nous la laissons faire, ne saurait être indolore.
Au commencement, Dieu le père avait des couilles… et la vierge n’en menait pas large. Ainsi donc, après des siècles d'intrusion des religions dans la sexualité, de tentative de contrôle et de répression de cette force vitale par un code moralisateur, nous voilà face à un nouvel impératif : jouir sans entraves; et surtout afficher cette jouissance. En séparant le sexe et l’amour, la sexualité est réduite à une performance, elle est astreinte au résultat et elle rentre dans la sphère économique. En s’affichant au regard de tous, elle impose des normes, tout en revendiquant le franchissement des tabous. La poursuite du plaisir pour le plaisir, en appauvrissant la relation à un acte purement mécanique crée mécaniquement la frustration, réclame toujours plus de sexe dans un tourbillon où la satisfaction est inatteignable..
Il va sans dire que les écrits ici exposés, en tant que modeste contribution à l’expression d’une perception de la réalité du moment, peuvent être copiés, cités, déformés, utilisés. Ils sont mis à la disposition de ceux qui y trouvent un intérêt, ni plus ni moins. En cela, ils n'ont aucune valeur marchande et n'appartiennent qu'à ceux qui en prennent possession. Ils ne se conçoivent que dans l'anonymat, non parce que l'auteur ne les assume pas, mais parce ce travail ne peut être compris que comme une évidence.