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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 15:14

La critique d'une des idéologies du démocratisme est toujours ambiguë, car se plaçant nécessairement sur le terrain du capitalisme, donc sur une option réformiste, même si elle prend une forme radicale. En cela, tout discours est inutile, superflu. Au final, seul le mouvement historique comptera, et il se passera de nous et de nos discours, puisque nous serons morts. Ces textes ne seront plus qu'un témoignage de nos gesticulations pour comprendre par quel processus notre humanité nous échappe, et c'est très bien comme ça.

 

 

Le 02/05/20

 

Critique du Cousinisme (guerredeclasse.fr), ou de la radicalité posée comme dogme :

 

 "Lancer des phrases ronflantes, c'est le propre des intellectuels, petits bourgeois déclassés... alors que vous, chers "communistes de gauche", on ne voit à vrai dire qu'un "renforcement de la liaison organique" entre une phrase ronflante et une autre phrase ronflante. C'est là une piètre "liaison organique"

(Ce bourrin de...) Lénine mai 1918

 

 

La formule souvent entendue : « de l’extrême droite du capital à l’extrême gauche du capital », lorsqu’elle est employée dans le but de s’extraire de ces catégories, est une absurdité idéologique. Il est impossible d’échapper à cette contradiction : la critique du capital, aussi radicale soit-elle, reste toujours une critique au sein du capital, et donc limitée par ce carcan économique, politique, idéologique. La plénitude de la critique du capital ne pourra s’envisager qu’une fois le capital détruit, simplement parce que les conditions de cette critique seront enfin réunies pour son achèvement. Les critiques du capital au sein du capital peuvent cerner partiellement le capital mais certainement pas l’aborder dans sa globalité, parce que cette maturité du capital n’est pas atteinte. (La chouette de Minerve...)

 

De même que le capital recèle dans ses flans les germes de la société future (communiste), de même la critique du capital ne peut être qu’embryonnaire tant qu’il n’aura pas atteint la plénitude de ses possibilités d’exploitation, c’est à dire le bout du bout de ses contradictions : son effondrement par implosion, et donc l’abolition des classes et du salariat.

 

De même il existe un déterminisme historique dans l’évolution des forces productives, de même les idéologies engendrées par le démocratisme ainsi que les analyses théoriques du fonctionnement du capitalisme sont dépendantes de l’avancement des contradictions du capital, et n’expriment qu’un moment du capital.

Comme une photo n’est qu’un cliché, voir l’ensemble du film suppose son achèvement historique.

Le monde marchand n'a pas besoin d'être pensé pour exister, évoluer. Qu'il soit finement analysé ou grossièrement appréhendé ne change rien au cours de l'histoire.

Toutes les critiques du capital sont bonnes à prendre, car elles reflètent l’état du capital au moment où elles sont dites. Nécessairement limitées, elles s’effondreront avec le capital, pour laisser place à un niveau de conscience supérieur, universel et local, abolissant les dernières contradictions de nos vies retrouvées.

 

Ce qui implique que les querelles en radicalité n’ont aucun sens, et font le jeu du démocratisme.

 

Il ne s’agit pas ici de nier l’apport de Francis Cousin (quoiqu’il en conteste la réalité), mais de se demander pourquoi il s’accompagne d’un sectarisme intransigeant.

 

Force est de constater que le jargon employé, les phrases alambiquées sont destinées à un public restreint, averti. Cette volonté de complexifier une réalité qui n’en n’a pas besoin correspond à ce fameux narcissisme par ailleurs tant dénoncé. Faire partie de l’élite conscientisée se paye par la lecture de phrases interminables au style ampoulé à la limite du compréhensible. Derrière la volonté de n’être compris que de quelques uns se cache toujours le désir de pouvoir de l'élite.


On nous prend pour des cons.

 

Si Cousin n’apporte rien de nouveau, pourquoi ce non apport doit-il être rédigé dans des phrases aussi alambiquées que démesurément longues ? Ce jargon est-il absolument nécessaire à la bonne compréhension du déjà énoncé clairement ?

Vous pouvez ajouter le mot « indistinction » ou bout de chacune de vos phrases, vous ne faîtes là que souligner un des caractères du fétichisme de la marchandise. De même le mot « spectacle » n’est-il qu’un aspect de cette fameuse marchandise. Réduire, sous couvert d’innovation (non assumée, mais sinon, quel intérêt?), la marchandise à une de ses manifestations n’éclaire pas davantage.

 

Ce discours s’accompagne d’un jugement aussi définitif qu’expéditif où le sous-entendu « si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous » a déjà été entendu dans d’autres bouches moins bienveillantes. Les leçons de « Cousinisme » se suivent, se répètent pour finalement éclore dans son plus juste conseil : il faut creuser, lire, mais (oublie-t-il) aussi interroger les textes.

 

La question de la motivation de Francis Cousin reste posée.

Soit il agit pour la clarté du temps présent et de ses perspectives , soit il organise son aura. Ou les deux.

Chacun tranchera.

 

 

 

Le 01/08/2015

Soralisme :

 

Le Soralisme n'est évidemment pas une idéologie, et ne devrait logiquement pas figurer dans ces pages. Juste un poil à gratter qui s'affuble d'un nouveau vocable : dissidence. La nouveauté n'est pas dans le mot, mais dans son emploi, quelque peu abusif. Il y a nécessité, dans cette fonction du recyclage idéologique, à embellir l'habillage. Aussi, la dissidence se proclamera "authentique". J'ai longuement hésité avant d'exposer ces quelques réflexions, puis j'ai faibli face au succès de son site :

Je décidais donc de me payer Soral.

J'aurai intitulé mon ouvrage « Soral le bouffon », et je me mis au travail, plein de cœur à l'ouvrage. Mais la paresse le disputant à l'indifférence, je renonçai rapidement, la lecture de « Comprendre l'empire » ne présentant au final que peu d'intérêts. Cette littérature suspendue à ces trois points répétés systématiquement ne présente pas d'aspérité, de points d'accroche, et je décidai de ne pas poursuivre au delà de quelques paragraphes. Le bonhomme est bon à l'oral, quoi que confondant agressivité et conviction, mais l'écriture est sans grâce ni originalité, pleine de fadeurs et de banalités. Il se vante de ne pas avoir de contradicteur, mais la tache est fastidieuse, en tout cas au-dessus de mes forces.

Il se dit patriote. La ringardise est sans limite. Ce recyclage d'une idéologie du XIX°, début XX° a le fumet du réchauffé, il faudrait au moins changer la marmite.

Il veut réconcilier, soit. La belle idée.

Il distingue l'Islam des racailles et L'islam véritable.

Il revendique un catholicisme traditionnel.

Mon penchant naturel me pousse à refouler ces deux idéologies aux orties. Les dénoncer comme nuisible, m’ébouriffer pour éloigner les derniers effluves de ces résidus pétrifiés dans le temps et l'espace de la pensée.

Réconcilier, soit. Mais pas sur des balivernes, aux relans flétris et nauséabonds. A quoi bon tenter d'accorder deux religions qui n'ont pour but que de séparer les humains ?

Vouloir réconcilier des idéologies, c'est ne pas comprendre leur essence, leur fonction historique. C'est se condamner à les subir, à regarder le train passer. C'est voué à l’échec, le mauvais trou de la mauvaise lorgnette.

C'est qu'elles collent à la peau, les vaches ! A moitié moribondes, elles ressuscitent, s'incrustent, se pavanent dans les replis du cerveau.

La belle reculade, le monothéisme.

Gauche du travail, droite des valeurs ? Eut-il fallut que les termes droite et gauche aient encore un sens, je ne vois pas bien en quoi la gauche n'aurait pas de valeurs, et la droite pas de boulot. Le slogan, c'est sa fonction, ne veut rien dire, est un attrape tue mouches. Gauche et droite participent du même monde marchand, ronflant au service du même capital, selon l'humeur.

Ah oui, il est anti-sioniste, la belle affaire ! Ce n'est pas le premier, je n'ai pas vu quoi que ce soit de neuf ici. Bâtir toute sa réputation sur la dénonciation du lobby juif, c'est un peu court. Mais ça marche, parce qu'ils n'aiment pas, les juifs. Alors, ils persécutent, et c'est bon pour le look.

Ah, se payer Soral sans efforts, j'en rêve.

Rentrer dans le détail, c'est douloureux.

« Comprendre l'empire » me tombe des mains, et pourtant. L'acheter m’était paru un acte dissident. Fébrile, à la caisse du supermarché de culture en bâtons, je m'interrogeais. La belle caissière, issue de l'immigration, savait-elle qu'elle scannait de la dynamite ? Avait-elle conscience du brûlot qu'elle rangeait négligemment dans ce sac plastique orné des quatre lettres FNAC ? Cette pub incongrue avait-elle le pouvoir d'effacer les ondes subversives qui émanaient naturellement de l'ouvrage ?

« - 15€ 50, s'il vous plaît. »

Terre à terre, la nana.

Et ça fait cher le frisson, au final.

Éphémère, le frisson.

Le petit bouquin est sagement rangé dans ma bibliothèque, attendant patiemment que je me penche un peu sérieusement sur son sort. Coincé entre Meyssan et La Vielle Taupe, il passe inaperçu, disparaît discrètement, sans faire de bruit.

Un jour, peut-être, je le ressusciterai.

En attendant, je m'interroge. Quel attrait, sur quel artifice repose cet incontestable succès ?

Un site remarquablement intelligent, qui informe sans demander d'efforts car basé sur des vidéos, et non sur des écrits. Le goût de l'interdit, le sentiment de participer à une aventure idéalisée, sans risques. Toutes sortes de sensations que j'ai ressenties en suivant de près l'aventure révisionniste au temps où elle n'avait qu'une audience confidentielle.

La pertinence de « La gazette du Golfe et des banlieues », du tract « Auschwitz et le grand Alibi » et de « La vieille taupe » ont été une découverte au délicieux parfum de clandestinité.

Mais les forces de la subversion se moquent des précurseurs, elles les renvoient paître à leurs chères études, quand elles ne les poussent pas à la déraison, au désespoir.

Alors je me suis protégé, j'ai refusé tout contact autre qu'amicalement éloigné, sans doute parce que je n'avais pas l'envergure, ni l'ambition de faire bouger les lignes. Mais j'ai aimé être présent, parce que c'est « la qu'ça s'passe »

Mais Soral ? Pas vu.

J'ai pas tout lu, je revendique le droit de parler de ce que je ne connais pas, ou mal, sans quoi nous serions bien des taiseux.

Mais « Comprendre... » oui, j'ai lu, et relu, d'accord ou pas d'accord, on s'en fout parce qu'il brasse du vent, et que c'est chiant, le vent, insaisissable, le vent.

Avec un parapente, au pire.

Dors tranquille, Soral, je vais faire une sieste.

Il va sans dire que les écrits ici exposés, en tant que modeste contribution à l’expression d’une perception de la réalité du moment, peuvent être copiés, cités, déformés, utilisés. Ils sont mis à la disposition de ceux qui y trouvent un intérêt, ni plus ni moins. En cela, ils n'ont aucune valeur marchande et n'appartiennent qu'à ceux qui en prennent possession. Ils ne se conçoivent que dans l'anonymat, non parce que l'auteur ne les assume pas, mais parce ce travail ne peut être compris que comme une évidence.

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commentaires

M
Bonjour,<br /> <br /> J'ai bien aimé vos propos sur le "democratisme", et ai voulu par curiosité voir ce que vous diriez de Soral.<br /> <br /> Quelques petites remarques :<br /> 1) Soral ne parle pas de réconciler deux religions, mais plutôt deux peuples, à savoir les Français de souche avec les Français de branche. Et non pas deux religions comme vous l'avez écrit.<br /> <br /> 2) Vous ne semblez pas avoir compris le sens de droite des valeurs et gauche du travail. Il s'agit d'aller chercher dans ces deux parties les vertus qu'elles possèdent. A savoir, la gauche est admirable quand elle défendait les travailleurs, par opposition à la gauche bobo qui défend les bénéficiaires de la mondialisation, et la droite est admirable dans sa composante conservatrice, du moins partiellement, par opposition à la droite libérale.<br /> <br /> 3) Le site comprend également une partie écrite ... <br /> <br /> Pour le reste, d'accord avec toi, son livre comprendre l'empire est peu intéressant, ou alors je n'ai rien compris. Il est assez bon oralement, cependant.
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Présentation

PETIT MANUEL...

Petit manuel de déstabilisation d’un régime hostile

 

1°) Être une puissance impériale

2°) Financer tout mouvement d’opposition, aussi minuscule soit-il, revendiquant une démocratie à l’occidentale.

3°) Repérer les futurs possibles leaders et organiser des stages de formation à l’agitation à leur intention

4°) Donner un retentissement international à toute manifestation de l’opposition grâce aux médiats aux ordres.

5°) Mettre en exergue la répression brutale que ne manquera pas de commettre le régime en place.

6°) Placer quelques snipers sur  les parcours des manifestants, et tirer  à la fois sur la foule et les forces de l’ordre en place.

7°) Dénoncer la barbarie de la répression.

8°) Armer clandestinement  des groupuscules étrangers extrémistes animés par une idéologie suicidaire, les appeler rebelles et combattants de la liberté.

9°) Présenter ces groupuscules comme un mouvement populaire.

10°) Organiser  aux frontières du pays des bases d’entrainement à la guérilla qui seront présentées comme  des camps de réfugiés.

11°) Organiser le blocus de toute voix dissidente par une censure de fait.

12°) Organiser des coordinations  d’opposants  dans une capitale étrangère, et n’accepter que les informations  provenant de cette source.

13°) Bombarder,  si le contexte international  le permet,  l’armée régulière, tout en affirmant qu’il s’agit de protéger la population de la répression  du  dictateur  qui menaçait de massacrer son peuple.

 

Logiquement, le pouvoir en place tombe à plus ou moins court terme, le chaos s’installe pour de longues années,  vous avez  atteint votre objectif : vous n’avez plus de pouvoir fort  face à vous, vous pouvez  piller  sans vergogne les richesses du pays, il vous suffira d’entretenir les conflits internes (ethniques, religieux…) en organisant un attentat suicide de temps en temps. Toute couverture médiatique est maintenant superflue.

Toute ressemblance avec une quelconque situation actuelle est évidemment fortuite.

La première victime d’une guerre, c’est la vérité.

 

 

Recherche

CHOMSKY ET LE 11 SEPTEMBRE

Chomsky et le 11 septembre 2001

Petite critique d’un passage de son livre :

« L’ivresse de la force »

 

 

(Cet échange d’arguments a eu lieu en septembre 2008 en réponse à un journaliste aux yeux fermés  et aux oreilles bouchées ; les critiques sont en italique, les citations de Chomsky en caractère gras. Chomsky démarre sur les théories du complot du 11/9 et leurs « adeptes »)


 

D’abord, je ne fais pas grand cas de ces théories, mais je suis assailli de lettres à leur sujet. Ce n’est pas seulement une énorme industrie, c’est une industrie assez fanatique. (…) C’est presque une sorte de fanatisme religieux.

 

Ici je ne vois pas ce qui permet à Chomsky de dire qu'il s'agit d'une industrie, ce qui sous- entend non seulement une organisation, mais aussi une rentabilité de l'entreprise. Difficile d'avancer de tels arguments sans exposer de preuves.  Pour ma part, je ne vois que des individus qui rament pour trouver un espace d'expression un peu plus élargi qu'internet. Quant au fanatisme religieux, je vous ferai  remarquer que les religieux apportent généralement  des réponses, des vérités révélées, alors que le mouvement pour la vérité  sur le 11/9 pose  surtout  des questions.  


Il faut quand  même se poser des questions. D’abord sur les preuves matérielles. Il y a des coïncidences inexpliquées, des témoignages personnels, etc., mais cela ne pèse pas lourd. On en trouve dans n’importe quel événement mondial complexe. Au sujet des preuves  matérielles, peut-on vraiment  devenir un expert  très qualifié en génie civil et mécanique en passant une heure ou deux sur Internet ?


Bien sur que non, mais personne ne le prétend.

 

Si oui, il faut dissoudre  les sections génie civil et mécanique du Massachusetts Institute of Technology. (…) Si vous croyez réellement à l’une ou  l’autre de ces preuves, c’est simple : adressez-vous à des spécialistes capables de les évaluer. Peut-être avez-vous trouvé un physicien quelque part, mais, à ma connaissance, personne n’a voulu proposer quoi que ce soit à une revue professionnelle sérieuse, soumise à la discipline de l’"examen  par les pairs".

 

Pour des avis d'experts, vous en trouverez une ribambelle (architectes, pilotes de lignes, militaires, etc.) sur reopen9/11 à cette adresse là:
http://www.reopen911.info/temoignages.html



Même sans aller jusque-là, on peut consulter les départements universitaires de génie civil et mécanique. Peut-être les membres du "mouvement pour la vérité sur le 11 septembre" pensent-ils qu’ils sont tous dans le coup ? Si le complot est vaste à ce point, on peut aussi bien l’oublier. Les adeptes du mouvement disent qu’ils ont peur. Il n’y a pas de quoi avoir peur. C’est une des positions les plus sûres pour un opposant, tous ceux qui ont un peu d’expérience en la matière vous le diront. En fait, les autorités se montrent assez tolérantes à cet égard.



Aux USA, je ne sais pas, mais en France, certainement pas. Quand ils ne sont pas tout simplement  ignorés, les "adeptes de la théorie du complot", comme vous dites, reçoivent des bordées d'injures et se font traiter d'antisémite ou de révisionniste, ce qui est très à la mode. L'antisémitisme, en France, n'est pas une opinion mais un délit, quant aux révisionnistes, ils n'ont plus droit à la parole  depuis la loi Fabius-Gayssot. Si vous voulez faire taire quelqu'un, il est bon de le traiter  d'antisémite et de révisionniste.

Ce qui nous amène à une seconde question. Pourquoi ce débat autour du 11 septembre est-il si bien toléré ? Je soupçonne le pouvoir de le voir d’un bon oeil. Il capte énormément d’énergies et les détourne des véritables crimes de l’administration, infiniment plus graves. (…) Pensons à l’invasion de l’Irak, ou au Liban. Ou à ce qu’ils font subir à la population  ouvrière des Etats-Unis. (…) Ils commettent des crimes réels, qui suscitent très peu de protestations. Une des raisons - pas la seule, bien entendu -, c’est qu’on dépense énormément d’énergie militante potentielle dans ces polémiques autour du 11 septembre  

Bien sur, on peut considérer le démontage de la propagande officielle comme anecdotique, ou comme un passe-temps sans intérêt. Ce n'est pas mon cas et cela m'étonne de la part de Chomsky. Par ailleurs, considérer que les personnes qui militent  pour une  réouverture  de l'enquête sur le 11/9 ne sont pas sensibles à d'autres sujets tels que la guerre  en Irak ou  au Liban est tout simplement faux !!!  Les deux combats sont intimement liés, le 11/9 ayant servi de prétexte aux guerres.

Du point de vue des gouvernants, c’est excellent. On donne même à ces militants du  temps d’antenne (…), on met leurs livres bien en vue dans les librairies.

Cela a été vrai pour le premier livre de Meyssan, mais c'est bien  fini. Il est aussi arrivé qu'on leur donne la parole dans un débat télévisé, à condition que le débat  soit inégal, que le présentateur coupe la parole au "truther"(c'est l'expression consacrée), et qu'il n'ait en aucun cas le temps d'exprimer une opinion cohérente face à des professionnels des médias qui le réduisent en charpie en un tour de micro. Bref, que l'on  soit  sûr de l'envoyer à l'abattoir. Bourdieu a très bien expliqué cela. 

Très tolérant, comme réaction. (…) Ce n’est pas le genre de réaction qu’on provoque quand on touche aux sujets sensibles.
(…) Et je ne crois pas que leurs preuves soient sérieuses. Ni même que ceux qui les exposent soient capables de les évaluer. Ce sont des questions techniques compliquées. On n’a pas l’air de le comprendre, mais ce n’est pas pour rien que les scientifiques font des expériences, qu’ils ne se contentent pas de filmer ce qu’ils voient par la fenêtre. Car ce qu’on voit par la fenêtre est la résultante de tant de variables qu’on  ne sait pas ce qu’on a dans cet imbroglio si complexe. On peut y trouver toutes sortes de coïncidences inexpliquées, d’apparentes violations des lois de la nature. (…) Donc, découvrir qu’il s’est passé ceci, qu’il est arrivé cela, etc., ça ne veut rien dire.

Tout est compliqué, bien  sûr, mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'atteler à la tâche. Les scientifiques eux-mêmes se  posent des questions (
http://www.reopen911.info/dossiers/pdf/ … iciels.pdf ) 
.Par ailleurs, il existe un moyen  très simple pour le gouvernement américain de mettre fin  à la polémique: nous montrer une vidéo d'un avion se crashant sur le Pentagone. Vu le nombre de caméras l'entourant, ce ne devrait pas être trop difficile.. 


L’argument "à qui profite le 11 septembre ?" n’a guère de poids. Dans ma première interview après le 11 septembre, je crois avoir fait cette prédiction  pas particulièrement brillante : tous les pouvoirs du monde allaient  immédiatement exploiter l’événement à leurs propres fins. La Russie allait durcir ses atrocités en Tchétchénie, Israël en Cisjordanie, l’Indonésie à Aceh, et la Chine dans ses provinces occidentales. Aux Etats-Unis on s’en est servi de la façon que l’on sait, mais aussi de beaucoup d’autres, moins médiatisées.
(…) Presque tous les gouvernements ont pris des mesures pour surveiller plus étroitement leur population et ce genre de choses. L’administration Bush  l’a fait aussi. Donc, "à qui profite le crime ?" n’est pas une preuve suffisante de culpabilité.


Ce n'est pas une preuve suffisante, mais c'est un des éléments qui posent question.



L’idée même  n’est pas crédible. Pour qu’il y ait une once de vérité dans les théories sur le 11 septembre, il faudrait qu’il y ait eu un énorme complot, incluant les compagnies aériennes, les médias, la préparation des faux avions. Il aurait fallu mettre au  courant quantité de gens dans l’administration. Ils ne s’en seraient jamais tirés. Même une dictature n’aurait pas pu. C’est une opération vraiment risquée.



Ce qui aurait été très compliqué pour un gouvernement, ou un service émanant de ce gouvernement, ou une partie d'un service émanant de ce gouvernement, serait donc très simple pour quelques terroristes d'Al Qaeda débarqués tout droit de leurs grottes afghanes ? Je vous rappelle que parmi les nombreux mensonges de l'administration Bush, on nous avait promis un repaire de Ben Laden bourré d'électronique hypersophistiquée, et qu'à la finale, il n'y avait rien.



La probabilité d’une fuite est très élevée : ça se serait su tout de suite. Et la moindre fuite aurait aligné tous les dirigeants devant le peloton d’exécution, et sonné  le glas du Parti républicain à jamais. Et pour gagner quoi ? Un prétexte pour faire ce qu’ils auraient fait de toute manière, sous un autre prétexte qu’ils auraient pu trouver".



Le problème de nos prétendues  démocraties occidentales, c'est qu'elles ont besoin d'un minimum d'adhésion des populations pour partir en guerre. Et effectivement, le terrorisme sous fausse bannière est un des moyens d'obtenir cette adhésion.

 

" Les théories sur le 11 septembre (…) exercent le même attrait que le fondamentalisme religieux. (…) Il y a des gens qui n’aiment pas ce qui se passe, qui ont vécu des moments très difficiles, n’ont confiance en personne, et qui n’ont aucun moyen de réagir. Alors ils se raccrochent à quelque chose. Et Internet a un effet pervers. Si c’est un outil merveilleusement efficace pour obtenir des informations, pour l’action politique, pour toutes sortes de choses, il a cependant un gros inconvénient : n’importe qui peut lancer une théorie sur un blog ; cela n’a pratiquement aucun poids, mais ensuite cinq personnes la lisent, et très vite elle entre en croissance exponentielle, jusqu’à devenir une énorme industrie qui s’auto-alimente. Des industries de ce type, il y en a à foison.



De l'avantage et des inconvénients de ce merveilleux outil qu'est  internet.



(…) Je reçois une avalanche d’e-mails. Et une grande part, plusieurs par jour, envoyés par des gens honnêtes et sincères, me demandent : "Dites-moi ce que je peux faire". Les auteurs de ces courriers appartiennent pour la plupart aux milieux aisés, privilégiés. Ils ne sont pas richissimes, mais assez aisés pour s’asseoir à une table un soir et écrire une lettre à quelqu’un. Dans les pays du tiers-monde les habitants ne vous demandent pas : "Dites-moi ce que je peux faire", ils vous disent ce qu’ils font. Mais, là où les populations sont infiniment plus libres, les gens posent toujours cette question : "Que puis-je faire ?" Et un jour ils se disent : Ah, voilà ce que je peux faire : devenir en une heure ingénieur qualifié en génie civil et prouver que c’est Bush qui a fait sauter les tours jumelles.



Certes, le sentiment d'impuissance est organisé, mais que les gens honnêtes réagissent et sortent de cet état léthargique qui convient si bien au pouvoir, c'est tant mieux. Si la manière dont ils le font ne convient pas à Chomsky, c'est désolant, mais cela ne change rien au fond du problème qui n'est pas, y a-t-il eu complot, car il y a forcément eu complot, mais quels en sont les organisateurs ?



Je suis sûr qu’à Washington ils applaudissent des deux mains. (…)"



Ca, c'est moins sûr. Mais je ne doute  pas de la capacité du pouvoir à digérer le mouvement pour la vérité sur le 11/9. C'est la particularité du capitalisme de produire des forces qui travaillent à sa destruction, et de les récupérer pour mieux se renforcer.  Je pense que la plupart des actes dits terroristes sont téléguidés par les Etats qui y puisent de grands profits. Evidemment, il y a des chances que ces terroristes s'autonomisent et échappent au contrôle des Etats, mais à la finale, les services spécialisés arrivent à retourner la situation à leur avantage. L'histoire ancienne et récente nous en fournit de multiples exemples. Il se peut aussi que les services spécialisés s'autonomisent et échappent au contrôle du pouvoir politique, et c'est sans doute ce qui s'est passé le 11/9. Ah, nous vivons un monde compliqué. Voilà résumé en quelques lignes ma lecture des événements, on pourrait écrire des bouquins dessus, d'ailleurs c'est déjà fait, il n'y a qu'à tendre la main pour les trouver. Je crois que Chomsky a mal analysé  la situation  au départ  et  qu’il  se débat  dans une position  qui  n’est pas tenable, prendre  ses distances avec la version  officielle  tout en rejetant les arguments qui la critiquent.. 

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